Lancement de la médiation numérique itinérante par La Fibre64
Des ateliers de médiation numérique assurés par La Fibre64 depuis début mars
Les 5 et 12 mars, Fabien, médiateur numérique itinérant à La Fibre64 a inauguré ses premiers ateliers à l’Espace de Vie Sociale de Nay.
L’occasion d’une petite interview pour en savoir plus sur la nouvelle recrue de la Fibre64 et sa mission de médiation numérique.
La médiation numérique itinérante : permettre à tous de s'emparer des outils numériques
Fabien, tu as rejoint La Fibre64 en février 2020 pour occuper le poste de médiateur numérique itinérant. Peux-tu nous parler de ta mission en quelques mots ?
Ma mission, ou plutôt ma super mission est d’être un médiateur numérique, c’est-à-dire un intermédiaire entre les équipements numériques : ordinateurs, tablettes, smartphones, et les personnes qui désirent s’en saisir. L’objectif est de connecter un outil à ses utilisateurs potentiels.
Mes missions s’adressent donc à toutes les personnes, quel que soit leur âge, qui ont besoin d’apprendre à se servir de ces outils. Notamment, des personnes à la retraite qui n’ont pas forcément eu à utiliser un ordinateur dans le cadre de leur travail, mais qui doivent aujourd’hui faire de plus en plus de démarche en ligne ou pour rester en contact avec leurs proches. Également, les personnes en recherche d’emploi ou en situation de précarité accompagnées par les Services Départementaux des Solidarités et de l’Insertion (SDSEI). A terme, l’objectif est aussi de proposer mon aide aux travailleurs sociaux qui le souhaitent pour qu’ils puissent mieux accompagner leurs usagers.
Ecoute, bienveillance et positivité pour des ateliers inspirés !
Selon toi, quelles sont les principales qualités à mettre en œuvre quand on assure l’accompagnement à l’apprentissage des outils et la sensibilisation à la culture digitale des personnes éloignées du numérique ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?
L’écoute, la bienveillance et la positivité. L’écoute parce que sans elle on ne peut pas répondre correctement aux attentes des participants. La bienveillance, car il s’agit d’aider des personnes qui ont parfois besoin d’être rassurée, de reprendre confiance et donc d’avoir un interlocuteur patient et dévoué. Enfin, la positivité car sans humour, sans sourire et sans joie on ne transmet ni savoir, ni motivation à apprendre.
S’agissant de mes sources d’inspirations, j’en ai deux principales. D’abord, les sources « internes » ou locales, c’est-à-dire mes collègues et les membres des réseaux de l’inclusion numérique. Je veux parler de mes collègues, des cyber-bases mobiles et des médiateurs numériques indépendants. Ces derniers ont en effet une connaissance plus fine du territoire et surtout une plus grande expérience ce qui est très précieux pour construire sa démarche de médiation.
Ensuite, il y a les ressources « externes ». Notamment, WeTechCare et ses « Bons Clics ». Il s’agit d’une source d’inspiration riche en contenu, facilement appropriable et rapidement mobilisable. J’aime également piocher de nouvelles idées d’ateliers dans les fiches des voyageurs du numérique. Ils ont une approche plus ludique du numérique, qui est très utile pour sortir de la verticalité. Enfin, lorsque j’ai besoin d’aller plus loin dans la technicité ou pour répondre à des questions plus techniques je vais sur le site de l’université de Lille : « culture numérique », de la CNIL, ou encore de l’ANSI ou de l’ARCEP.
Des ordinateurs (ou des tablettes), une connexion Internet... et c'est parti pour des sessions de quatre ateliers de trois heures par site
Très concrètement, lorsque tu animes un atelier numérique ça se passe comment ?
La première des choses c’est l’installation de mon matériel : ordinateurs, vidéoprojecteurs, routeur internet…dans le lieu qui me reçoit. Ensuite, j’accueille les participants. Une fois qu’ils sont tous arrivés on commence l’atelier ou plutôt la mission.
En effet, notre souhait est de proposer plus qu’un « cours d’informatique ». Nous voulons que notre service soit le reflet de ce qu’est pour nous le numérique : une aventure. Précisément, nous voulons montrer que le numérique est un outil de création et de divertissement formidable. L’idée est d’embarquer les participants dans un autre univers.
Sur la forme, les ateliers sont d’une durée de 3h00 et sont divisés en trois grandes parties. Une partie d’introduction qui est surtout un temps pour échanger, apprendre à se connaître les uns et les autres mais aussi pour mieux cerner les attentes des participants et participantes. En ce sens, je pose un certain nombre de question : qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous pensez que l’on peut faire avec le numérique ? C’est quoi le numérique pour vous ? Qu’est-ce que vous aimeriez apprendre ?… L’occasion de rappeler quel que soit l’âge, le sexe, le milieu social…nous avons tous des problèmes avec le numérique. Qu’il n’y a rien de facile ou d’inné. Le numérique est un outil d’une grande complexité, avec son langage qui demande du temps pour se l’approprier et en maîtriser tous les secrets.
La deuxième partie est le cœur de l’atelier. L’idée est d’utiliser et de manipuler au maximum les outils. Ainsi, j’apporte quelques éléments théoriques importants et je propose des exercices à réaliser seul ou en groupe : allumer l’ordinateur, rechercher s’il y a des mises à jour à faire, créer un mot de passe, taper un texte… les possibilités ne manquent pas. Pour que cette mise en pratique soit plus librement vécue, nous mettons à disposition gratuitement des ordinateurs portables et Internet via nos routeurs wifi pendant l’atelier. Cela a en effet plusieurs avantages. Tous les participants disposent d’un ordinateur et du même ordinateur. Également, ils peuvent et je les invite à se tromper, à cliquer, à bidouiller la machine sans risque de perdre des documents personnels ou d’attraper des virus.
Enfin, l’atelier se termine sur un temps de conclusion, pour récapituler ce qui a été vu, pour poser des questions et lancer les invitations pour le prochain rendez-vous.
Quels sont tes premiers retours et impressions après la mise en place de tes premiers ateliers auprès des publics ?
Les premiers retours sont très positifs. En effet, les participants expriment une réelle motivation pour apprendre. Ils ont beaucoup de questions, notamment, sur les virus, le stockage des fichiers, mais aussi sur la dématérialisation et les déclarations en ligne. Tous les participants sont contents de se retrouver à plusieurs, de partager leur usage et aussi leurs difficultés. Mais ils expriment aussi des inquiétudes face à des services publics qui sont plus préoccupés par leur digitalisation que par l’accompagnement de leurs usagers.
Je suis donc ravi de pouvoir leur apporter de nouvelles connaissances, peut-être aussi de les rassurer et surtout de partager un moment convivial avec eux. Toutefois, j’ai bien compris qu’ils vivent le numérique comme une contrainte supplémentaire. A moi de leur montrer que c’est aussi un super outil de partage et de divertissement.