[L’inclusion numérique après le confinement] Rencontre avec Jean Deydier, directeur de WeTechCare
La stratégie départementale d’inclusion numérique et la mise en place des réseaux locaux d’inclusion numérique sur les territoires résulte notamment du travail engagé à partir de 2017 avec WeTechCare. En accompagnant le Département des Pyrénées-Atlantiques dans le déploiement d’une méthodologie éprouvée et en participant à créer une véritable dynamique autour de la problématique de l’inclusion numérique, WeTechCare nous a permis de partir sur de bonnes bases. Au sein des réseaux, le diagnostic d’autonomie numérique Les Bons Clics est bien adopté et les ressources en ligne relatives à l’animation d’ateliers sont également utilisées.
L’après-confinement est l’occasion d’une rencontre avec Jean Deydier, fondateur d’Emmaüs Connect et de WeTechCare, pour un éclairage sur leur vision de l’inclusion numérique dans « le monde d’après ».
Comme nous l’avons déjà dit ici, la période de confinement a mis en évidence de manière (encore plus) frappante la place occupée par le numérique et son importance dans nos vies. Et donc, et de façon (encore plus) prégnante, la nécessité d’imaginer des alternatives pour accompagner différemment les personnes qui y ont peu ou pas accès. Comment avez-vous vécu cette période chez WeTechCare et quels sont les constats que vous en avez tirés ?
Effectivement la crise a révélé à tous l’importance d’être formé aux outils du numérique pour ne pas être exclu de la société. Chez WeTechCare, nous avons adapté nos activités au contexte du confinement en intensifiant nos actions d’information, de sensibilisation, d’accompagnement et de formation au numérique.
En partenariat avec Emmaüs Connect et Lemon Learning, nous avons créé une extension permettant aux personnes souhaitant utiliser Doctolib et Skype de se laisser entièrement guider sur chacune de ces deux plateformes. Se soigner et maintenir le lien social étaient pour nous deux fonctionnalités essentielles pendant cette période, notamment pour les seniors, public très touché par cette crise sanitaire. À ce jour, plus de 10 000 personnes ont installé l’extension.
Nous avons également organisé plusieurs webinaires destinés aux professionnels de la médiation numérique (centres sociaux, associations, médiathèques, missions locales…) afin de leur permettre d’échanger sur les bonnes pratiques, outils, ressources pédagogiques qu’ils pouvaient mettre en oeuvre avec leurs publics, à distance. Plus de 250 personnes ont participé à nos 18 webinaires, preuve du réel besoin d’échange entre ces structures, qui étaient pour la plupart démunies face à la fermeture des points d’accueil. Nous sommes aussi intervenus auprès d’opérateurs d’Etat pour partager les fondamentaux et les enjeux de l’inclusion numérique.
Notre grand constat pendant cette période du Covid, c’est que la relation du monde social au numérique a changé. Nous sommes passés d’un service qui générait de la défiance chez les acteurs sociaux ou publics, à une acceptation accélérée du numérique dans le contexte du confinement.
Les Bons Clics est un outil de référence au sein des réseaux locaux d’inclusion numérique. Quelles sont les (futures) évolutions que vous imaginez pour qu’il colle toujours plus aux besoins et aux pratiques des aidants numériques sur le terrain ?
Chaque mois, de nouvelles ressources sont mises en ligne sur Les Bons Clics, afin de couvrir un maximum de situations et de faciliter l’accompagnement des aidants numériques. Nous travaillons aujourd’hui sur une nouvelle version de la plateforme pour qu’elle aille, demain, plus loin dans sa capacité à rassembler les professionnels, à regrouper de l’information sur toutes les thématiques qui gravitent autour de l’inclusion numérique : e-santé, inclusion bancaire, villes connectées… L’inclusion numérique est un très vaste sujet et nous sommes tous concernés puisque, par définition, la technologie évolue constamment.
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