[COVID-19] Continuité des services assurée à La Fibre64

La Fibre64, membre fondateur du COPIN64 assure la co-maîtrise d’ouvrage de la démarche départementale d’inclusion numérique avec le Département des Pyrénées-Atlantiques et ce, pour l’ensemble de ses membres, Département et EPCI du territoire. En cette période de confinement, le syndicat, à l’instar de toutes les organisations, a vu ses activités fortement impactées. Impacts multiples aussi bien sur les actions mises en place dans le cadre de la politique départementale d’inclusion numérique que, plus globalement, sur l’ensemble de ses missions. La Fibre64 a en effet en charge, outre l’inclusion numérique, le développement des services numériques et le déploiement du Très Haut Débit sur l’ensemble du territoire départemental.

Rencontre avec Emmanuel Dainciart

Directeur du Syndicat Mixte Ouvert La Fibre64

ED
Emmanuel Dainciart | Directeur | SMO La Fibre64

Comment le syndicat La Fibre64, acteur majeur du numérique dans les Pyrénées-Atlantiques, s’est-il adapté à la situation et comment assure-t-il la continuité de ses missions dans ces conditions inédites ?

La Fibre64 a placé l’ensemble de ses collaborateurs en travail à distance depuis le 16 mars et le début du confinement.

C’était la réponse la plus évidente à un double souhait : continuer d’exercer nos missions de service public et préserver la santé de nos agents en tenant compte de tous les impératifs que le confinement pose.

La nature de nos activités s’y prête en grande partie même si nous ne pouvons réaliser nos contrôles habituels sur le déploiement des réseaux fixes ou mobiles ou nos interventions en présentiel dans le domaine de l’inclusion numérique par exemple.

Nous avons les avantages d’une structure « jeune » : depuis sa création, le syndicat a doté ses agents pour travailler en mobilité et les applications que nous utilisons sont toutes ou presque dans le cloud.

Favoriser l’inclusion numérique, notamment dans un moment où le numérique est particulièrement nécessaire, est plus que jamais d’actualité. Comment s’est organisée l’équipe Inclusion Numérique pour continuer d’œuvrer à faciliter l’accompagnement des usagers éloignés du numérique ?

Ce confinement intervient pour nous au plus mauvais moment : celui de la généralisation planifiée de la démarche d’inclusion numérique. Le lancement de la démarche (restitution de l’actualisation des diagnostics et préfiguration des réseaux) sur les deux premiers territoires d’essaimage concernant cinq membres du SMO devait s’engager tout comme la distribution des premiers pass numériques ou les premiers ateliers de médiation numérique.

Il était difficile de transposer dans le monde virtuel ces actions prévues en présentiel.

Aussi, nous avons cherché à nous rendre utile autrement et anticiper sur le déconfinement qui s’annonce. L’association du médiateur de La Fibre64 à la plateforme solidarité-numerique.gouv.fr répond à cela. La poursuite de l’animation du réseau COPIN64 et la valorisation des actions prises par les membres des réseaux locaux également.

Une réunion du réseau d’inclusion numérique Adour BAB était prévue le jeudi 16 avril. Elle s’est tenue  via notre outil de visio conférence. La publication de la newsletter, planifiée chaque trimestre, a également pu être tenue, avec une édition spéciale confinement.

Au-delà de l’inclusion numérique, quelles sont les alternatives que vous avez mises en place pour assurer la continuité des activités essentielles du syndicat ?

En premier lieu, il s’agissait de se montrer solidaire avec notre écosystème et de rassurer nos fournisseurs et nos agents notamment en honorant nos factures et salaires ! Cela ne va pas forcément de soi et nous n’y serions pas arrivés sans le dévouement des agents du syndicat en charge de ces questions.

Ensuite, il a été proposé à nos délégataires et exploitants de réseaux de transformer la contrainte en opportunité. Le brutal ralentissement des déploiements libère aussi du temps pour reprendre des études, former les intervenants à certaines conditions d’intervention, améliorer des déploiements imparfaits, anticiper les demandes d’autorisations administratives, … Le résultat est relatif selon nos interlocuteurs.

Nous distribuons directement ou indirectement des solutions numériques (marchés publics, tiers de télétransmission, parapheur, opendata, …). Celles-ci n’ont quasiment pas eu à souffrir de la situation, nos choix s’avérant parfaitement adaptés.

Enfin, nous avons également souhaité ouvrir nos solutions collaboratives ou de visioconférence à nos membres. Ils les financent et il était normal qu’ils en disposent également. Cela a pu, çà et là, les aider à poursuivre leur activité et toucher du doigt tout l’intérêt de la mutualisation qui est dans les gênes du Syndicat.

Avez-vous constaté des problématiques spécifiques liées au numérique, tant en termes d’usages que d’accès, tant dans vos équipes que pour vos membres et les habitants des PA ? Le cas échéant, comment y avez-vous répondu ?

Tout d’abord le virus a davantage fait en un mois pour la promotion du télétravail et des solutions collaboratives que Microsoft, Amazon et Google réunis sur les dix dernières années. Plus sérieusement, je suis frappé par les progrès conséquents de la plupart des applications disponibles dans le cloud en termes d’ergonomie et d’appropriation.

Comme indiqué précédemment, pour les agents du syndicat, il n’y a quasiment pas eu de rupture de charge avant et après confinement. Mais cela est également vrai pour nos membres à qui nous avons proposé d’utiliser nos outils. Certes, nécessité fait loi mais l’adoption de ces outils est immédiate à de rares exceptions. Il y aura un avant et un après et ceux qui ont utilisé ces solutions à titre exceptionnel pendant le confinement n’entendront probablement pas en être privés plus tard. Il nous appartient de l’anticiper, de l’organiser et d’accompagner ce changement auprès de nos membres.

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